Vendredi 19 octobre, dans la salle du bas du pavillon du Verdurier, s'est déroulé le vernissage officiel de l'exposition «Les Facettes de l'ART» organisée par l'Association L'ART. Cette réunion annuelle constitue un rendez-vous important consacré à la richesse des œuvres du tissu culturel limousin déjà bien affirmé et des élèves de l'atelier peinture, qui laisse au futur peintre assez de liberté d'expression en lui fournissant le minimum de techniques de base nécessaires. Ce melting-pot a pris racine, et cette exposition en est la preuve : tous se retrouvent autour du thème choisi et, à quelque niveau que ce soit, ils conjuguent de nombreux talents.
L’art, en général, a ceci de merveilleux que pour un type qui n'y connaît rien il est aisé de se perdre en interrogations multiples, en perplexité extrême et incompréhension totale. Ici, des peintures exotiques, des paysages imaginaires, des sculptures d'avant-garde, des céramiques troublantes. Des mots connus, aquarelle, huile, côtoient des termes plus énigmatiques : raku, pastel sec. Rien ne se donne à la première approche et après quelques efforts, de ci de là, il est possible de trouver des créations originales.
Les visiteurs semblent être parfois dubitatifs. La politesse fait que chacun montre le plaisir ou bien feint d’admirer tout en trouvant bien plus agréable de discuter avec une vieille connaissance retrouvée là. Les uns et les autres déambulent, attendant tous les discours pour parvenir enfin à déchirer le voile de leur ignorance.
L'orateur se présente au micro, c'est une oratrice. Elle ne bafouille pas, mais ne parle pas toujours dans l’axe du micro. Ses mots se perdent parfois dans le léger brouhaha d’un public nombreux pour la petite salle. Ce n’est pas grave. Entre lapsus et hésitations, l'oratrice, (Présidente de l'ART, Annick Malinvaud, et spécialiste, car elle-même artiste) est là pour nous souhaiter la bienvenue.
Il est question de la frontière ART ARTISANAT d'ART, de courbes, d’inspiration, de chemin exploré, de jeux des matières et des significations, d’approche ethnographique de l’art, de parcours unique, de vision personnelle …de numéro siret ...
Les représentants des élus locaux prennent ensuite la parole. Eux évitent de commenter les diverses créations, avec les habituelles remarques générales qui passent partout, abrègeant autant que faire se peut leur intervention afin de libérer l’assistance et donner le feu vert pour se rendre au buffet.
C’est ainsi que soulagé, le commun des mortels se précipite vers la grande table où trônent de quoi boire et manger. Un mouvement de sympathie prolonge cette entrée en matière. Les artistes sont ravis d’être plus qu’un élément du décor.
Sur la table généreusement dressée par des adhérents, point de petit Rouge des Côteaux du sud limousin, typé, rond, long en bouche, aux doux parfums végétaux ( pas d'alcool, loi oblige). C'est le moment d'abandonner l’art contemporain pour se plonger dans les délices de la dégustation.
Si l'art reste pour certains une énigme, ce buffet ouvre l’esprit et libère la parole. Ce fut un beau vernissage. Pas une foule d'enfer, mais à défaut d'en avoir eu plein les yeux pour certains, les gosiers y ont trouvé leur bonheur sans faire les pique-assiette. A deux pas de là, ce soir là, la Fête dite des Petits Ventres battait son plein et c'est là où les habitués de la chose sont restés jusqu’à plus soif avec au fond des yeux les couleurs des créations du Verdurier 2018 ( ça sonne comme un cru bourgeois)